« On confond les conflits du passé et d’aujourd'hui » : Marie-Christine Marghem réagit à la sortie d’Ecolo sur l’invitation de la représentante d’Israël à Tournai

« On confond les conflits du passé et d’aujourd'hui » : Marie-Christine Marghem réagit à la sortie d’Ecolo sur l’invitation de la représentante d’Israël à Tournai

La bourgmestre condamne la sortie d'Ecolo tant sur le fond que sur la forme et tient à rappeler le contexte de la venue de l'ambassadrice.

C'est une affaire qui remue le monde politique tournaisien. Le collège communal a décidé d'inviter la représentante de l'État d'Israël à Tournai et c'est au sein même de ce collège qu'Ecolo s'y est opposé avant de déballer publiquement l'affaire.

Si pour les Verts, impossible de soutenir cette venue en raison du conflit qui fait rage aujourd'hui dans la bande de Gaza, Marie-Christine Marghem (MR) estime que l'on confond ici le passé et le présent. La bourgmestre rappelle le contexte de cette venue. "Le précédent collège communal a décidé de construire un mémorial en la mémoire des Tournaisiens qui ont caché des enfants juifs durant la seconde guerre mondiale. Le nom de Juste ne peut être octroyé par d'autres que le mémorial Yad Vashem au nom de l'État d'Israël, il était logique qu'au moment où j'hérite de ce dossier, au moment où l'on prépare la venue de ces Tournaisiens ou de leurs descendants, nous invitions l'ambassadrice de l'État d'Israël puisque c'est lié la dénomination de Juste parmi les nations".

Sur la sortie d'Ecolo, la bourgmestre reste dubitative. "Je ne comprends pas que l'on fasse des expressions qui télescopent deux moments dans le temps alors que nous partageons les mêmes valeurs et qu'une décision de collège a été prise pour encadrer cette cérémonie précisément dans ce moment de l'histoire du passé".

Les Engagés sur la même longueur d'onde que le MR

Contacté, Benjamin Brotcorne (Les Engagés) tient d'abord à rappeler la position de son parti sur le conflit Israélo-palestinien. "Les Engagés ne sont pas des partisans de la politique de l'État d'Israël et dénoncent le drame qui se joue dans la bande de Gaza à l'égard des populations civiles. Maxime Prévot, le ministres des Affaires Étrangères, a d'ailleurs proposé au gouvernement de prendre des sanctions à l'encontre de l'État d'Israël" explique-t-il.

Le premier échevin rejoint la bourgmestre sur le contexte de cette visite et estime "qu'il ne faut pas faire de mélange ou d'amalgame" et d'expliquer "je comprends et j'applaudis le discours d'Ecolo lorsqu'il condamne le comportement d'Israël, là-dessus, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre leur position et la notre mais la question est comment on l'exprime et jusqu'où on va dans le symbole. Nous avons des sensibilités différentes, mais sur le fond, nous sommes tous d'accord".

Des conséquences sur le plan politique ?

Sur le fond, Marie-Christine Marghem déplore la sortie d'Ecolo mais aussi sur la forme. "C'est un problème puisque nous avions décidé de rester discret pour des raisons de sécurité, ils devront en tenir compte". Jusqu'à parler de sanctions ? "Je ne crois pas que l'on doive aller jusque-là, ils ont eu peur que d'autres s'expriment avant eux et les interpellent sur cette venue. Je crois que c'est de ça qu'ils ont peur et la peur, qui est un sentiment irrationnel, peut être pardonné".


N.J.